mercredi 5 novembre 2008

TUESDAY AFTERNOON, i'm just beginning to see...


Je sors de chez moi, et je trouve étrange le bruit dans les arbres. Il fait assez chaud pour octobre, me dis-je en marchant vers la rue, et je n'entend toujours pas l'avertissement.
Et au moment de mettre le pied sur l'asphalte; le vent qui se ramassait s'emplit le souffle de feuilles rouges et elles me montent au visage en tournoyant.
Et mon corps se dissout en mille galaxies. J'éclate sous le choc.

Je déambule incognito, tourbillon de feuilles , dans la ville habitée...
Je vois les gens regarder un instant, songeurs, comme s'ils avaient apercu quelqu'un, puis se détourner en haussant les épaules.
Et j'entre dans les boutiques, achète des chocolats, des fleurs, du sel...Sans raisons. Et le coupon de caisse tombe sans que la vendeuse ne le voit, ou ne s'en soucie. Peut-etre est-il quelqu'un lui aussi.

Je suis si fragile.

Je pleure, mais sans tristesse, et je rage comme l'écume des vagues; je retombe et me fond et oublie. Rien n'est arrivé au fond. Cà n'est ni la mort, ni la misère, ni la douleur.
C'est seulement qu'arrivé à l'axe, à la croisée des chemins, en haut de la cote d'ou je peux maintenant voir la fin ; le vent me transperce.

Comment l'ignorer ,maintenant, ce qui m'était si confortablement caché, si illusoirement lointain?
Quelle horreur que de savoir ou l'on va. Quelle stupidité de gaspiller tant de temps à le trouver.
Je suis si fragile. À force de s'user on devient mince, et le vent froid des paroles sans amour vous crispe comme le papier des bonbons qu'on jette au feu.


Puis une acalmie et les feuilles s'étendent doucement mais vives et pretes comme des chatons joueurs. Je donnerai les chocolats et le sel et les fleurs à celle qui reste. Elle aussi l'ombre blanche d'elle-meme, arrivée plus près encore que moi de la gare...
Elle se retourne, deux pas, revient, regarde, cherche, mais personne ne tient un écriteau avec son nom.
Pourtant elle est prete, croit-elle.
Trop d'amour encore en elle. On ne s'en va pas tant qu'il en reste, et tant pis pour ceux qui seront immortels.


Et le vent se relève et me rassemble, et me ramène. Et si je retrouve ma maison; je n'y entre pas le meme. Et je trouve ma plume pour écrire ceci, flottant en l'air au dessus des mots, presque transparent ,d'un air d'octobre trop doux, d'un air d'après-midi oublié...

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Faible, tu n'est pas.
La vie, la vrai, celle qui coule dans tes veines, c'est ce qui te rend si humain.

Louis

Anonyme a dit...

HA !!! C'est beau ça !!