samedi 28 décembre 2013

MARAIS

Marais au Lac Rouge-20x30


   ''Je montais depuis une bonne heure. La forêt autour de moi avait pris un air différent depuis en bas au pied de la montagne du septième lac. Les arbres beaucoup plus matures portaient de longues barbes vertes et grises, enjolivées de toiles d’araignées que la rosée avait perlées.Le sol aux vieilles souches et arrachis entremêlés se couvrait de mousses et de lichens qui assourdissaient les pas. Dans l’air immobile stagnait une ambiance sourde et solennelle, comme les secondes qui suivent un avertissement. Marchez ici sur vos gardes, si vous n’êtes pas annoncés. Les preneurs seront pris et à jamais erreront entre les troncs. Les autres jugés selon leur don.
   Même après le viol des hommes, l’arrivée des lames et des moteurs, et de trop de ceux qui croient qu’il suffit de construire une maison pour habiter un lieu, il reste de ces endroits d’un autre âge, au nord de la Lièvre. Des lieux ou même sans aptitude à la poésie on peut percevoir le souffle des arbres, le murmure des pierres, le battement au ralenti d’un cœur plus vieux que la mémoire dans la terre.''

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Peace

2 commentaires:

Henri Lessard a dit...

Très beau texte. À cause des guillemets, je ne sais s'il est de toi, mais il est bien dans ta manière, pour la forme et le fond.

Jean-Louis Courteau a dit...

Merci Henri!
Oui, de moi: les guillemets parce que c'est un extrait de quelque chose de plus long...