mercredi 6 janvier 2016

QUATRE

4x6  Quatre


J'avançais au milieu d'un champ d'herbes hautes, fasciné par ses distances si infiniment longues qu'il ne pouvait plus montrer de lignes droites et que son horizon était courbé comme un ventre qui respire.
Il semblait y avoir quelqu'un là-bas.
Un grand homme mince, vêtu de hardes usées, de toutes les teintes que prend le blanc quand il ne peut plus mentir.
Quand je finis par le rejoindre, et lui demandai son nom, comme il se doit, il me répondit qu'il s'appelait Quatre.
Quatre quoi?, lui dis-je. Quatre as? Quatre saisons? Quatre jeudis? Quatre et demi?
Et je n'arrêtai plus mes bêtises. J'énumérai sans arrêt toutes les possibilités. Je ne pouvais plus arrêter de parler. Les mots se mirent à accélérer, je parlai de plus en plus vite.
Le torrent de syllabes devint si dense qu'il fut bientôt visible autant qu'audible, et les sons affolés devinrent une nuée d'étourneaux ondulant comme un ruban d'étoiles noires naissantes au-dessus du pré, sous le ciel d'étain.
Quatre avait sorti une main de ses poches et dans sa paume tournée vers les nuages apparut une conque, et les cris des étourneaux s'y engouffraient et en ressortaient en une musique soufflée, un vent mélodieux, un air heureux...


7 commentaires:

Marie-Claude Courteau a dit...

Génial tu es. Point.

Christian a dit...

Celle-ci est pour moi! 100.

Christian a dit...

Celle-ci est pour moi! 100.

Anonyme a dit...

j'aime...louis110.00

Christian a dit...

125

Jean-Louis Courteau a dit...

Christian c'est! Merci!!!

Christian a dit...

Merci à toi! Y'aura désormais du Courteau dans ma chaumière!