RÉCIF

4x6 Récif

Je ne me rappele plus si je vous ai déjà soumis le texte qui suit...

Alors je vous le montre, ou vous le remets!

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Lettre à ma maitresse

Je me souviens encore de notre première rencontre...

Bien sur, je t’avais déjà remarquée! Si tu ne parles pas toujours bien haut, tu ne passes jamais inaperçue. Le bleu de ton regard, la façon que tu as de bouger, ton parfum...

Mais alors, je me disais que je n’avais aucune chance. D’autres t’avaient aimée, et plusieurs à un prix que je ne me savais pas pouvoir payer.

Était-ce parce que j’étais si loin de chez moi, était-ce cette audace de ceux qui viennent de loin qui me fit croire à l’impossible? Avec quelle maladresse t’ai-je pourtant approchée, inconscient dans ma prétention du prix qu’il allait m’en couter...

Moi qui croyais mener la danse, c’est toi qui m’as pris. Toi qui m’as embrassé, caressé, toi qui m’as conduit en toi, enivré du sel de ta peau, du nectar de ton ventre...

Et les jours ont passé, et les nuits, et si j’en ai perdu la notion, tu ne m’as pas enlevé la douleur des instants passés loin de tes élans, l’angoisse du temps sans tes soupirs.

Tu m’as broyé, noyé, essoufflé jusqu’à ce que même sachant que mon absence ne t’affectait pas comme la tienne me tue, je n’en sois pas moins fou amoureux.

Tu t’es assurée par petites bouchées que ma faim t’appartienne à jamais. Tu t’es emparée de mon corps et de mon cœur comme les clefs de mon âme. Tu m’as inexorablement privé de tout désir d’une autre, mieux; de toute illusion qu’il puisse en exister.

Et malgré que désormais toute absence de toi me soit si douloureuse, je ne peux que bénir le jour de cette rencontre.

Et, oui, je ferai ce que tu me demandes. Je louangerai tes charmes à qui veut l’entendre et aux autres. Rien de ce que nous échangeâmes ne restera secret, et j’escorterai moi-même à ta porte tout amant que tu désireras, que tu jugeras digne de ton amour, capable de ta passion.

Et quand il se tiendra tremblant sur la rive, je le rassurerai.

Je lui murmurerai : « Déshabilles-toi de ta peur, elle t’attend depuis toujours, la mer... »
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Peace